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L’irrigation des vignes

By 17 septembre 2024octobre 2nd, 2024No Comments

Alors que l’irrigation des vignes peut être programmée et automatisée, le viticulteur continue de jouer un rôle actif dans le suivi de la contrainte hydrique de la vigne. Sa présence sur le terrain demeure indispensable pour ajuster au mieux les apports en eau et ainsi assurer la qualité de la production. Quels sont les outils et les techniques à sa disposition ?

Pluviométrie et recharge des sols

Les conditions d’arrosage des vignes sont en partie déterminées par la pluviométrie et la capacité de recharge des sols.

Le cumul des pluies sur la région viticole permet aux sols de se recharger, offrant des conditions optimales de départ en végétation. Ces flux entrants alimentent le stock d’eau accessible par le système racinaire.

Pour savoir si le stock est suffisant, il faut considérer le rapport entre les flux entrants et les flux sortants.

Rapport entre flux entrants et flux sortants

Le bilan hydrique permet d’évaluer la contrainte subie par la vigne grâce au rapport entre flux entrants et flux sortants.

Le flux entrant est constitué des eaux pluviales, mais aussi des eaux d’irrigation. La valeur du flux sortant tient compte du ruissellement et du drainage, ainsi que de l’évapotranspiration de la vigne et de celle du sol.

Les viticulteurs peuvent utiliser des logiciels d’aide au pilotage de l’irrigation de la vigne. Ces outils de modélisation numérique compilent les données météorologiques, celles de la parcelle et les images satellites.

L’objectif est de pouvoir évaluer le besoin d’arrosage des vignes en temps réel pour mieux ajuster les cycles d’irrigation.

Les indicateurs de contrainte hydrique

Plusieurs indicateurs permettent d’évaluer le niveau de contrainte de la parcelle en temps réel.

Le Potentiel Hydrique Foliaire de Base (PHFB)

Parmi eux : le Potentiel Hydrique Foliaire de Base (PHFB). Pour bien estimer le PHFB de la vigne, il faut effectuer les mesures en fin de nuit. Cela permet d’écarter le facteur d’évapotranspiration sur une tranche horaire où le phénomène reste négligeable.

L’échantillonnage se fait sur des feuilles saines. Les pieds sont choisis dans la partie médiane d’une parcelle afin de supprimer les effets de bordure. Les mêmes pieds seront sélectionnés pour les mesures suivantes, avec des conditions météorologiques similaires.

Le PHFB est mesuré au moyen d’une chambre à pression. La valeur relevée permet de situer le niveau de contrainte hydrique de la vigne sur une échelle allant de « absente » à « sévère ».

L’observation des apex

Bien qu’efficace, ce dernier appareil est onéreux. Les viticulteurs peuvent lui préférer l’observation en s’attardant sur les apex, les extrémités des rameaux. L’interprétation des résultats donne des indications sur la contrainte hydrique, permettant ainsi de savoir quand et dans quelle mesure arroser la vigne.

Autres outils et méthodes de suivi

Un autre outil très répandu en viticulture est la sonde tensiométrique qui permet de relever la tension de l’eau dans les sols. Il présente l’avantage d’être pratique et économique.

Le suivi du flux de sève et la dendrométrie (suivi du diamètre des troncs) sont encore d’autres approches permettant d’évaluer la contrainte hydrique et d’ajuster l’irrigation de la vigne.

vignes

Contrainte hydrique et croissance végétative

La contrainte hydrique peut restreindre la croissance végétative de la vigne. Celle-ci peut être ralentie, voire arrêtée. Dans une certaine mesure, une contrainte hydrique peut être recherchée afin d’améliorer la qualité des raisins.

Stress hydrique et effet sur la vigne

Quand la contrainte est trop forte, on parle de stress hydrique. En phase de croissance végétative, le manque d’eau peut par exemple se manifester par des feuilles non ouvertes. En phase de véraison, un stress hydrique sévère peut tout simplement empêcher la maturation des fruits.

L’excès d’eau, l’autre extrême délétère pour la vigne

L’excès d’eau n’est pas moins indésirable pour la qualité et le rendement du domaine. Quand les sols sont saturés en eau, la vigne risque l’asphyxie racinaire avec des effets sur la floraison et sur l’assimilation des éléments nutritionnels présents dans les sols. Une irrigation excessive crée aussi des conditions favorables au développement parasitaire.

Comment irriguer efficacement ?

Pour irriguer, il faut tenir compte de la nature des sols. Par exemple, les terrains sableux auront besoin d’apports plus faibles, mais rapprochés. Ensuite, les apports hydriques sont ajustés en fonction des paramètres faisant évoluer la contrainte hydrique de la vigne.

Le goutte-à-goutte permet une gestion millimétrée, au plus proche des besoins en eau identifiés. L’approche permet un pilotage précis et une nette économie des ressources en eau. En revanche, le système doit être parfaitement entretenu pour rester fiable.

Pourquoi irriguer « au compte-goutte » ?

Rationaliser l’usage de l’eau est un enjeu pour l’environnement et la survie des exploitations. Certes, la viticulture ne représente qu’une goutte d’eau à l’échelle des besoins de toutes les activités agricoles du pays qui totalisent 11 % de l’eau prélevée. Néanmoins, le développement de solutions permettant de réduire les besoins en irrigation contribue à renforcer l’autonomie et la longévité d’une exploitation.

Bien choisir son matériel d’irrigation et adapter son approche à l’environnement de la vigne est aussi important que le choix du matériel de vinification et la stratégie d’entretien du chai. Il en va de la qualité des vins et de la réputation d’un domaine.

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