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L’utilisation des amphores en vinification

By 11 mars 2024No Comments

Dans le monde en constante évolution de la viniculture, où l’innovation technologique semble souvent être à l’avant-garde, une méthode ancestrale revient sur le devant de la scène : l’utilisation des amphores dans la vinification. 

amphores dans un couloir

Les amphores et leur rôle historique 

L’amphore, avec sa silhouette élancée et ses deux anses emblématiques, a longtemps été un récipient de choix pour le stockage et le transport des liquides dans les civilisations anciennes. 

Son utilisation dans la vinification remonte à plusieurs millénaires, particulièrement dans les régions méditerranéennes où la culture du vin et de l’olive était centrale. Utilisées pour la première fois par les Grecs, puis adoptées largement dans le bassin méditerranéen par les Romains, elles ont joué un rôle central dans la vinification antique.  

Cette méthode a prospéré dans des régions historiquement réputées pour leur viticulture, telle que la Géorgie, où l’on trouve encore aujourd’hui des amphores enterrées, appelées « qvevris », utilisées pour fermenter le vin. 

Les avantages des amphores par rapport aux autres conteneurs 

Le retour aux amphores s’explique par leurs qualités uniques. Elles offrent des avantages distincts en termes de profil gustatif.  

Des vins aux saveurs uniques 

Contrairement aux fûts en bois, qui ont tendance à apporter de saveurs de vanille, de café ou autres, les amphores préservent l’arôme plus subtil et unique du vin. 

Une micro-oxygénation naturelle 

De plus, grâce à leur conception en argile généralement, ou en béton dans certains cas, elles permettent une micro-oxygénation naturelle sans pour autant influencer le vin. Cette caractéristique favorise l’expression pure du fruit et du terroir et permet de mettre en exergue les nuances subtiles de chaque récolte. 

Une cuve de vinification respectueuse de l’environnement 

D’un point de vue environnemental, les amphores faites à partir d’argile minimisent l’empreinte carbone du processus vinicole. Elles incarnent également une forme de valorisation des méthodes traditionnelles et de l’artisanat, enracinant profondément la vinification dans son héritage culturel. 

Les défis de l’utilisation des amphores 

Néanmoins, le recours à des méthodes traditionnelles comme les amphores présente des défis.  

La gestion des températures 

Bien que l’enterrement des amphores offre une certaine régulation thermique, comme mentionné précédemment, cette méthode peut ne pas être suffisamment précise pour certains styles de vinification ou conditions climatiques extrêmes. La température extérieure peut varier considérablement, ce qui peut affecter directement la stabilité de la température dans l’amphore et, par conséquent, le processus de fermentation. 

Une oxygénation 

L’oxygénation est un autre point de vigilance. La porosité de l’amphore permet une micro-oxygénation naturelle du vin, similaire à celle obtenue avec les fûts en bois. Cependant, contrairement aux fûts, le degré de porosité des amphores peut varier sensiblement d’une pièce à l’autre, rendant le contrôle de l’oxygénation plus difficile à standardiser. 

La fragilité du contenant 

Fabriquées en argile, les amphores sont sensibles aux chocs et fissures et sont donc susceptibles de se fissurer ou de se casser que ce soit lors de la fabrication, du transport, ou même lors de l’utilisation. 

Les amphores modernes et l’innovation dans la vinification 

L’innovation dans la vinification ne se limite pas à l’amélioration des techniques et matériaux traditionnels. Elle implique également l’exploration de nouveaux matériaux qui peuvent offrir des avantages similaires ou complémentaires. Un exemple significatif de cette tendance est le passage de l’argile au béton pour la fabrication des amphores. 

Le béton, avec ses propriétés thermiques naturelles, offre une alternative intéressante à l’argile pour la vinification en amphore. Comme l’argile, le béton permet une micro-oxygénation contrôlée du vin, tout en offrant une plus grande stabilité thermique. Cette stabilité est due à la capacité du béton à absorber et à diffuser la chaleur plus efficacement que l’argile, ce qui peut contribuer à une fermentation plus régulière et à un vieillissement du vin plus homogène. 

De plus, les cuves en béton sont généralement plus durables que les amphores en argile, résistant mieux aux chocs et à l’usure du temps. Leur robustesse réduit le risque de fissures et de cassures, adressant ainsi l’un des défis majeurs de l’utilisation des amphores traditionnelles. 

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